Il existe maintenant dans la littérature un nombre de faits suffisamment convergents pour accréditer l’idée que des composés présents dans l’environnement (aliments ou polluants) peuvent 1/ modifier l’épigénome sans altérer les séquences de l’ADN, 2/ induire des modifications du phénotype, significatives, permanentes et transgénérationnelles. La mise en place de modifications épigénétiques touchant en particulier la méthylation de l’ADN et l’acétylation/méthylation des histones, permet en effet de créer une « mémoire » de la réponse biologique apportée à la contrainte imposée par l’environnement à un moment donné du développement (notion d’empreinte précoce). Les conséquences de cette mémoire biologique se font sentir plus tard au cours de la vie, et peuvent se révéler négatives si l’environnement auquel est exposé l’adulte (en particulier l’environnement nutritionnel) impose des contraintes biologiques nouvelles en décalage avec l’adaptation acquise précocement, autrement dit lorsque la robustesse de l’adaptation précoce est dépassée.

It is now becoming increasingly accepted that environmental compounds can produce changes in the genome that in spite of not altering DNA sequence can produce important, permanent and transgenerational alterations in the phenotype. Epigenetic changes, in particular DNA methylation and histone acetylation/methylation, provide a “memory” of developmental plastic responses to early environment and are central to the generation of phenotypes and their stability throughout the life course. Their effects may only become manifest later in life, e.g., in terms of altered responses to environmental challenges.